Guide 2020 de l'auto-stoppeur selon LES DEUX CRAPAHUTEURS

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L'auto-stop est une forme de voyage qui existe depuis toujours, où du moins depuis que l'homme se déplace dans un véhicule. Cet art est pratiqué dans le monde entier par des milliers de personnes. Il peut être utilisé pour de très courts trajets ou des voyages au long terme, allant d'un trajet rapide jusqu'au magasin, à une expédition à travers l'ensemble des continents. Nous avons traversé avec ma femme, plusieurs pays européens et asiatiques, de la France au Japon au travers de plus de 450 véhicules et 66 000 kilomètres parcourus. C'est pourquoi j'ai décidé de compiler ici mon guide de l’auto-stoppeur en espérant qu'il vous donne l'envie de (re)franchir le pas et (re)découvrir ce fabuleux mode de transport !

Pourquoi l’auto-stop ?

Les rencontres :

Quoi de mieux que de monter dans le véhicule d'un parfait inconnu pour rencontrer une personne et partager un bout de chemin ensembles en discutant de tout et de rien ? L'intensité des rencontres est multiplié par 100 en stop, tant le jugement est absent de toute conversation. Après tout, vous n'êtes que deux inconnus et vous pouvez vous confier l'un à l'autre, vous savez que d'ici quelques minutes, quelques heures, vos chemins se sépareront de nouveau. Quand 3 heures après une rencontre, vous vous séparez de quelqu'un que vous ne connaissiez ni d’Adam ni d’Ève, et que cela vous fait une pointe au cœur, vous conscientisez que l’auto stop est bien plus qu'un simple moyen de transport, c'est une expérience sociale unique remettant en question votre rapport à vous même et à l'autre. Tout le monde connait l’adage Gitan qui dit : "Ce n'est pas la destination qui compte mais le chemin pour y arriver". Cette phrase est on ne peut plus vraie

L'écologie :

Travaillant de le milieu de l'écologie, ce voyage ne pouvait pas se dérouler autrement que par ce moyen de transport. L’auto-stop est un moyen de transport quasi-neutre en émission de Co2, du moins pour l’auto-stoppeur. En arrêtant une voiture allant d'un point A à un point B et en montant dedans, il s'agit d'un opportunisme du mouvement, gratuit. Je ne paye pas la personne qui utiliserait cet argent pour le réinjecter dans du carburant. Pour imager : je ne suis qu'accroché à cet objet mouvant, prêt à lâcher prise à l'endroit que je souhaite rejoindre, qu'il s'agisse d'un avion, d'une voiture, d'une fusée, le principe étant d'y monter en stop. Ce moyen de transport est donc neutre sur le plan carbone, mais il présente tout de même l'ironie de dépendre d'une personne qui elle, pollue, ceci étant une autre histoire, pas en relation avec la pollution mais plutôt éthique : Suis-je dépendant aux véhicules et aux conducteurs pour me déplacer ? Si cela peut être vrai pour certains voyageurs, la réponse, pour nous, est non, le stop étant, comme dit plus haut, un opportunisme de mobilité. Nous utilisons ce moyen de transport pour plusieurs raisons : Nous déplacer, faire des rencontres, voyager à un certain rythme, sans dépendance mais par choix personnel, celui d'être libre.

L'autonomie :

En stop, pour peu que vous soyez organisé et que vous avez de quoi camper avec vous, vous êtes autonome. Ne pas arriver à destination ne vous fait pas peur, vous pouvez vous arrêter ou bon vous semble pour bivouaquer et reprendre le stop au petit matin. En stop, vous êtes libre.

La bienveillance de l'humain :

D'une manière générale, il faut être un certain type de personne pour aller chercher des étrangers sur le bord de la route et les laisser monter dans notre véhicule sans même les connaitre. D'après mon expérience, c'est exactement ce type de personnes que vous voulez rencontrer. Ils sont toujours amicaux, optimistes et cherchent à aider une personne dans le besoin. Nous ne comptons plus le nombre d'histoires de générosité, d'aide, de proposition pour dormir et d'offre de nourriture et parfois même d'argent que nous avons eu.

L'aventure :

Vous pensez avancer de quelques kilomètres, pourtant vous pouvez vous retrouver invités à rester une semaine chez une personne pour découvrir la région, faire un tour en helicoptère, invités au mariage de la belle sœur de votre conducteur après avoir poussé la chansonnette dans le karaoké du coin. Il n'y a aucune limite à l'aventure qu'est le stop.

Quelle technique pour faire du stop

Beaucoup vous diront qu'ils pratiquent l'auto-stop en levant leur pouce simplement sur le bord des routes. De notre côté, nous n'avons que très rarement utilisé cette technique pourtant si commune. Bien sûr, il n'y a pas de vérité universelle, mais nous avons souvent échangé avec des personnes nous ayant indiqué avoir eu beaucoup de difficulté à pratiquer le stop dans tel ou tel pays, avec parfois une totale impossibilité, là ou dans le même pays, sur plus de 1000 kilomètres, nous n'avons jamais attendu plus de 5 minutes pour être pris. Nous pensons donc que la technique y est pour quelque chose et nous allons détailler la façon dont nous pratiquons le stop.

Le sourire :

C'est LA condition sine qua non. Indispensable, obligatoire, non négociable. Nous croisons souvent en tant que conducteurs, des auto-stoppeurs qui tirent une tête à déterrer les morts. Cela ne donne vraiment pas envie de les aider (ce que nous faisons toujours cependant). On les sent parfois agacés, usés, fatigués, et l’énergie qu'ils envoient n'est pas positive et n'invite pas au partage. Vous vous apprêtez à être pris dans la voiture d'un inconnu et de partager une incroyable expérience ! Souriez que diable ! Le sourire est maladif, contagieux. Il se transmet comme un virus. Même si votre journée à été dure, même si vous avez très froid sur le bord de la route, vous vous devez de sourire en toute circonstance. Respecter cette simple règle vous permet de voyager bien plus facilement en auto-stop et nous l'avons constaté à nos débuts.

Le panneau "pour"

Il n'est en rien obligatoire, mais peut désamorcer d'interminables attente. Si vous avez tout votre temps et pas de destination particulière, alors il n'est pas utile. Si par contre vous souhaitez avancer de façon optimisée, alors il est intéressant de vous placer sur un axe, une sortie de station service, et d'indiquer en gros, correctement écrit et lisible de très loin. Rappelez vous que le conducteur qui lis votre panneau au dernier moment n'aura pas le temps de prendre une décision pour s'arrêter et préférera continuer sa route, parfois malgré lui. Nous avons constaté que la qualité d'écriture sur un panneau réduit sensiblement l'attente. Vous pouvez vous procurer un carton dans n'importe quelle station service sur la planète. Essayez de découper soigneusement le carton pour que cela soit propre et incite à vous prendre. N'écrivez pas un roman, allez juste à l'essentiel, le but est avant tout d'arrêter une voiture, vous pourrez développer après. L’auto-stop, c'est tout un art !

Le panneau "contre" :

A contrario, un panneau peut décourager un automobiliste de s'arrêter pour vous prendre alors qu'il aurait pu vous avancer de 100 kilomètres dans la bonne direction, pensant que vous recherchez qu'une seule voiture. Voilà pourquoi il peut être intéressant de rajouter un "Direction" avant le nom de la ville. Le problème c'est que vous perdez en taille de caractère en écrivant plus petit, et êtes donc moins visibles. A vous de tester et adapter en fonction de votre environnement et vos difficultés.

Le pouce ? Pas forcément !

Nous n'avons que rarement utilisé notre pouce. Que je sois seul ou à deux, j'ai toujours la main gauche en l'air en position statique et la main droite qui balaye et suit les voitures en faisant "coucou". C'est du sport, mais c'est incroyablement efficace. Votre main levée est visible de loin, et la main droite faisant "coucou" attire le regard et l'attention de chaque automobiliste qui ralentira pour vous suivre du regard, et bien souvent, s'arrêter. Cette technique est bien plus efficace que le simple pouce levé. Comme nous étions deux, un de nous deux levait parfois son pouce ou tenait un panneau pendant que l'autre utilisait la technique expliquée.

La lettre traduite :

Dans tous les pays que nous avons traversé, nous avions toujours sur nous notre smartphone avec un texte traduit à l'avance incluant une présentation de notre voyage, de notre projet, et une zone "vierge" dans laquelle nous pouvions ajouter le nom de la ville où nous souhaitions nous rendre. En Chine, cela nous a été très utile pour les personnes ne parlant pas anglais. Quand la personne s'arrête, vous pouvez lui tendre votre texte traduit, cela lui permet de comprendre qui vous êtes et où vous souhaitez vous rendre.

Votre devoir en tant que passager :

Vous êtes enfin dans la voiture, il est maintenant temps de faire votre part. Le chauffeur est venu vous chercher parce qu'il veut de la compagnie, cela veut dire : NE DORMEZ PAS ! Ils veulent vous entendre parler de vos histoires: d'où vous venez, quels sont vos projets. Pour le bien de toute la communauté de l'auto-stop, faites de votre mieux pour les divertir et créer une image positive des auto-stoppeurs. Ils parleront ensuite à leurs amis de l'auto-stoppeur génial super cool qu'ils ont ramassé, faisant ainsi à leur tour de nouveaux conducteurs plus sympathiques pour les auto-stoppeurs! Un gagnant-gagnant pour nous tous ! Bien sûr, c'est au cas par cas. Il est normal de dormir sur un trajet de plusieurs longues heures, de nuit. Adaptez vous à votre chauffeur !

Ne pas hésiter à dévier de son chemin :

Si vous êtes dans un endroit compliqué pour la pratique de l’auto-stop et qu'une personne s'arrête et vous propose de vous déposer à 15 kilomètres de votre destination finale, n'hésitez pas à accepter, cela peut désamorcer de longues attentes et vous offrir de nouveaux horizons. (Ou vous compliquer 100 fois la tâche, lol)

Ne vous cristallisez sur place :

Changez régulièrement de position, d'emplacement, de technique, avec panneau, sans panneau, en changeant le nom d'une ville pour un autre, bref, soyez en mouvement, ne cristallisez pas sur place une situation longue et fastidieuse. Le voyageur est actif, vivant, il bouge. L'adage suivant le résume très bien : "Si l’eau d’un bassin reste sans mouvement, elle devient stagnante et boueuse ; Mais si elle s’agite et coule, alors elle s’éclaircit : tel est l’homme qui voyage."

"Essayez d'avoir toujours un petit cadeau" :

ça peut être n'importe quoi. Une photo, une carte de visite, un bonbon. cela crée une atmosphère de partage et invite à la gentillesse, au rire. Je me souviendrai toujours de cette carte "Dragon ball Z" que j'avais gagné au Japon, que j'ai donné à un enfant à l'arrière d'une voiture. C'était le cadeau de sa vie tant son visage était illuminé.

Ne vous imposez pas chez les gens, la règle du premier refus :

Pendant notre voyage, nous avons été invités un nombre incalculable de fois à dormir et manger chez les gens. Mais beaucoup proposent par politesse sans forcément avoir le temps ou l'envie de partager une nuit ou un repas avec vous. Nous avons crée notre propre règle, celle du premier refus. Nous refusons toujours par politesse une invitation en indiquant que nous ne voulons pas déranger, que nous avons de quoi manger et que nous savons ou dormir la nuit. Si la personne n'insiste pas, soyez sûr qu'il s'agissait de politesse et il est plus respectueux de limiter votre rencontre à cet échange. Par contre, (et dans l'écrasante majorité des cas), la personne insistera voire ne vous laissera même pas le choix ! Et là, c'est une belle aventure de partage qui s'annonce !

Où se placer ?

Sortir d'une grande ville :

L'endroit ou vous allez vous placer déterminera grandement la vitesse à laquelle vous trouverez une véhicule ! Depuis l'apparition de google maps, l’auto-stop est devenu bien plus facile. Si par exemple vous êtes en plein centre-ville, je vous conseille de simuler un itinéraire vers une autre ville avec l'application et vous rendre à pied à l'intersection menant à l'autoroute ou à la sortie de la ville. C'est ce qui est le plus efficace pour sortir, car rappelons que sortir d'une ville, c'est le plus compliqué en auto-stop.

Analyser son environnement :

Il est important d'analyser son environnement pour pratiquer le stop. A titre d'exemple, l'Estonie est un pays rempli de forêt, et vous comprendrez naturellement que le stop y est forcément très facile, les voiture roulant doucement à travers les interminables forêts de pins d'une ville à une autre, il est facile de les arrêter peu importe l'endroit ou l'on se trouve dans la campagne. Il faut également se poser la question légitime : Une voiture aura t-elle le temps de me voir, de lire mon panneau et de s’arrêter pour me faire monter ? Il est impératif de cumuler ces 3 points pour optimiser les chances d'être pris en voiture. Prendre également en compte l'aspect sociétal. En Chine, il est facile de faire du stop au milieu d'une route, une voiture n'hésitera pas à s'arrêter en plein milieu de cette dernière quitte à se faire klaxonner et déranger par les voitures derrière, chose beaucoup plus compliquée avec la rigueur japonaise où déranger la route avec son véhicule est plutôt mal vu.

Les indispensables

Les vêtements de pluie

Sont légion les jours où vous ferez du stop sous une pluie battante ! Un bon k-way type softshell est indispensable, ainsi qu'une protection pour votre sac à dos. L'idée étant de ne pas dégueulasser la voiture de votre bienfaiteur !

Le backpack :

Inutile de le préciser, mais quand même : Avoir un sac à dos pour transporter toutes ses affaires est indispensable. Moins il est gros, et plus il rentrera dans le coffre de votre conducteur !

Gardez vos papiers :

Gardez toujours vos papiers importants sur vous. Carte d'identité, passeport, etc. Ils peuvent vous être demandés par un policier et si vous pouvez éviter à votre chauffeur de devoir ouvrir son coffre pour y prendre vos papiers s'il y cache des choses (Je parle d’expérience), c'est mieux pour tout le monde.